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Anne Jallais

Numa Hambursin, commissaire de l'exposition Turbulences, paysages Extensibles, avril 2014

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Quelques traits enlacés, pareils à des fils chorégraphiés, quelques coulures délicates, le goût de couleurs presque effacées, souvent pastels, sur des toiles ou des papiers dont elle préserve le fond et la texture comme si son intervention ne pouvait être qu'éphémère, la peinture d'Anne Jallais se distingue depuis ses débuts par un souci d'évanescence et de légèreté, une quête de l'impalpable ou de l'indicible qui se concrétise par le refus de basculer dans la simple sensualité ou dans le seul discours. De Supports/Surfaces, elle a retenu l'idée d'économie de moyens tout en s'éloignant d'une forme de brutalité pour privilégier la recherche d'une certaine harmonie parfois contrariée.

Il est souvent question de territoire dans les peintures d'Anne Jallais, idée perçue dans les titres mêmes des séries : Détours en 2010, Glissages en 2010, Jardin des désordres en 2011, Collisions en 2011 ou Zone libre en 2013. L'Espace Dominique Bagouet a décidé de présenter les œuvres récentes et inédites de l'artiste, Turbulences, paysages extensibles. Elle écrit à leur propos : A l'image des mouvances de l'océan, les gestes peignent les retournements et les forces limites qui se succèdent avec douceur et violence, cherchant à dégager une vision lucide, du « haut de la vague ». Mes peintures s'architecturent comme des territoires soumis aux rebonds, aux débords et aux collisions. Aux colères minérales ou métalliques vont succéder des échappées plus légères, des voiles se soulèvent, la respiration se libère.
Des toiles imprégnées de frictions et dont certaines nous suggèrent le goût d’Anne Jallais pour quelques leçons du Surréalisme.